Instituée par le pape François et fixée au 33e dimanche du temps ordinaire, la quatrième édition de la Journée mondiale des pauvres aura lieu le 15 novembre 2020.

En vue de la quatrième Journée mondiale des pauvres, le 15 novembre prochain, le pape François a publié un message intitulé «Tends ta main au pauvre». Le pontife est à l’origine de cette journée qui, depuis sa fondation en 2017, se tient chaque année lors du 23e dimanche du temps ordinaire.

«Le cri silencieux des nombreux pauvres doit trouver le peuple de Dieu en première ligne», a exhorté le pape François dans son message. Sur ce point la Parole de Dieu ne laisse jamais tranquilles les chrétiens, a-t-il insisté, «car il ne s’agit pas d’une exhortation facultative, mais d’une condition de l’authenticité de la foi».

Le besoin d’un «entraînement quotidien» à la charité

Tendre la main au pauvre n’est pas facile, reconnaît le pape. Il conseille, pour s’y préparer, un entrainement quotidien fondé sur la conscience de la miséricorde donnée à chacun par Dieu et par son prochain. Dès qu’une personne reconnaît sa pauvreté évangélique, elle peut à son tour reconnaître le pauvre et l’aider, insiste le pontife.

Le pape argentin souligne combien il est facile de manquer ces nombreuses mains tendues dans la vie quotidienne, tant la hâte plonge chacun dans un «tourbillon d’indifférence». Sur ce point, il fustige le rôle des médias qui ne relaient que des mauvaises nouvelles et laissent croire que «le mal règne en maître». Au contraire, affirme-t-il, «la vie est tissée d’actes de respect et de générosité» qui compensent le mal et poussent à l’espérance.

La crise, révélateur de solidarité

«En ces mois où le monde entier a été submergé par un virus qui a apporté douleur et mort, détresse et égarement, combien de mains tendues nous avons pu voir», s’est réjoui le pontife. Médecins, infirmiers, bénévoles ou prêtres ont ainsi «défié la contagion et la peur pour apporter soutien et consolation», formant pour l’humanité une sorte de «litanie des saints de la porte d’à côté».

«Pendant la crise sanitaire, l’humanité a cependant fait l’expérience de la limite et de la restriction de la liberté», a analysé l’évêque de Rome. Elle a dès lors redécouvert, à rebours des certitudes matérielles et spirituelles, l’importance de la simplicité et mûri l’exigence d’une nouvelle fraternité.

L’après Covid-19 est la responsabilité de chacun

Ainsi, le pape François souligne combien la période actuelle est propice au changement. «Les graves crises économiques, financières et politiques ne cesseront pas tant que nous laisserons en état de veille la responsabilité que chacun doit sentir envers le prochain et chaque personne, insiste-t-il. L’humanité a fait l’expérience de l’impossibilité d’être aux côtés de ceux qui souffrent et […] pris conscience de la fragilité de [son] existence».

Néanmoins, cette période a aussi fait ressortir par contraste «l’attitude de ceux qui tiennent leurs mains dans leurs poches et ne se laissent pas émouvoir par la pauvreté». «L’indifférence et le cynisme sont leur nourriture quotidienne», déplore le pontife.

Des mains «qui sèment la mort»

Le pape a condamné les mains «qui touchent rapidement le clavier d’un ordinateur pour déplacer des sommes d’argent d’une partie du monde à l’autre, décrétant la richesse des oligarchies et la misère de multitudes ou la faillite de nations entières». Il a aussi une nouvelle fois condamné celles qui s’enrichissent avec le commerce des armes.

Le pape argentin a de plus dénoncé ces mains qui dans l’ombre, échangent des doses de mort pour s’enrichir et vivre dans le luxe et le désordre éphémère ou celles qui en sous-main échangent des faveurs illégales contre un gain facile et corrompu. «L’humanité ne sera pas heureuse tant que ces mains qui sèment la mort ne seront pas transformées en instruments de justice et de paix», a-t-il insisté. (cath.ch/imedia/cd/bh)