Sœur Damiana, parmi les adolescents en route vers Rome : “Gare de Bergerac, 17h, mardi 29 avril 2025: l’heure du retour à la maison. La première impression est un essaim de voix qui commencent à raconter ; une mosaïque d’yeux pleins de joie même s’ils sont encore un peu endormis, des visages colorés par le soleil et transfigurés par une expérience qui – je crois – restera gravée dans la mémoire et le cœur de chacun pour longtemps. Nous étions nombreux à partir du diocèse de Périgueux et de Sarlat, accompagnés par notre évêque Philippe Mousset et nous étions là aussi, en bus : une centaine de jeunes accompagnés de leurs éducateurs, prêtres et religieuses.

Destination : Rome

Lorsque nous avons organisé le Jubilé des Ados, les jeunes voulaient être présents à la canonisation de Carlo Acutis (dont ils avaient connu quelque chose et dont ils se sentaient très proches en raison de son âge et de sa vie d’adolescent proche de leur expérience) et voir aussi de près le Pape François.

Quelques jours avant de partir, nous avons compris que notre pèlerinage prendrait un visage différent de celui qui était prévu et cela nous a permis d’aller à l’essentiel de notre expérience, d’aller plus en profondeur.

« Pourquoi vas-tu à Rome ? » Durant le voyage aller, les enfants ont été encouragés à raconter, en toute simplicité, la raison de leur choix et, une des jeunes, très émue, nous a fait part qu’elle souhaitait vivre cette expérience pour redécouvrir sa foi, mise à l’épreuve à ce moment de sa vie.

« Et pourquoi un sac de couchage et un matelas ? » Pour un campement de tentes dans le jardin de la Maison générale … les bavardages des garçons et des filles ne sont pas passés inaperçus et la prière de Complies en fin de journée, en cercle sur la pelouse, à la lumière de petites lampes, était évocatrice.

« Et pourquoi se lever à 5 heures, ce samedi 26 avril ? » Une forte émotion a parcouru le groupe sur la place Saint-Pierre, lorsqu’une longue salve d’applaudissements a impliqué les personnes présentes dans un geste d’étreinte, de gratitude et d’émotion, en voyant le cercueil contenant la dépouille du pape François quitter la basilique pour être placé devant l’autel.

Personnellement, j’ai vécu ce pèlerinage à deux niveaux : pour accompagner les enfants à vivre leur jubilé dans les différents événements proposés et dans leur relecture, dans des moments de groupe, pour pouvoir grandir dans la foi et faire l’expérience de l’Église ; et vivre un temps pour moi, redire mon « oui » de femme consacrée à Dieu, rendre grâce au Seigneur pour tous ses dons et demander la grâce d’une Parole qui me permette de faire un pas de plus dans l’espérance et d’être témoin là où le Seigneur me confie ses enfants précieux et bien-aimés. Deux niveaux, unis par la rencontre avec le Seigneur Ressuscité !

Nous avons chanté à pleins poumons : « Risquerons-nous d’être amis dans le Seigneur ? Oserons-nous ouvrir nos portes, ouvrir nos cœurs à cet Homme, ce Dieu pour la vie qui nous nomme « amis » ? ».

Chacun de nous a reçu, ces jours-ci, permettez-moi l’image, des graines à planter, à garder et à faire fleurir : une Parole, un geste, un moment particulier, qui lui permettra d’aller plus loin sur le chemin de la foi.

Personnellement, je suis rentrée à la maison avec deux graines à faire germer. J’ai vécu le jour des funérailles du Pape François avec la conscience de recevoir un héritage important, un véritable testament, en répétant dans mon cœur les trois mots qu’il nous avait donnés à la fin du Chapitre général de 2021 : PROXIMITÉ, COMPASSION, TENDRESSE. Ce fut un moment très fort pour moi, un engagement encore plus grand à vivre et à témoigner de l’amour de Dieu avec ce style.

Et la seconde parole que j’ai rapportée à la maison : « EST-CE QUE TU M’AIMES ? » , que nous avons entendu dans la proclamation de l’Évangile pendant les funérailles et qui m’a interpellée dans l’après-midi, lorsque nous nous sommes réunis dans l’église de Sant’Andrea della Valle pour le sacrement de la réconciliation. Je garde la grâce du pardon comme un moment fort.

Apportant avec nous de nombreuses intentions que la famille et les amis nous ont données, nous sommes maintenant retournés à notre vie quotidienne avec un grand sentiment de gratitude pour ce que nous avons vécu et avec une responsabilité : allez dire à nos frères qu’il est beau d’ouvrir nos cœurs à ce Dieu qui nous appelle « amis » « .

Sœur Damiana 

Trélissac

Voici une sélection d’images extraites de : https://diocese24.fr/pelerinage-jubilaire-diocesain-interview-au-parisien/