Se retrouver 48 ans après le premier jour d’école : une soirée placée sous le signe de la mémoire, des émotions et de l’amitié s’est déroulée dans les locaux de l’école dell’Immacolata Pavone de Sarzana.

Un groupe d’anciens élèves s’est retrouvé autour d’un dîner. Avec eux, leur ancienne enseignante, sœur Alessandra Conti, accueillie entre embrassades et larmes, comme une deuxième maman.

« À cet âge, tout semblait plus grand, se souviennent-ils, des bancs au théâtre, de la maîtresse religieuse au terrain de sport. Aujourd’hui, tout semble plus petit, mais la grandeur de sœur Alessandra est devenue spirituelle, incommensurable : elle nous a appris à prier, à partager, à nous émerveiller.

La vie, avec ses couleurs infinies, a fait que chacun de nous a choisi comment peindre le tableau de son existence. Mais nous avons conservé les yeux des enfants que nous avons été, comprenant que nous avons vécu une expérience totale ».

De cet après-midi émouvant, riche en souvenirs pleins d’attention pour la bonne croissance humaine et spirituelle assurée par les enseignants et les sœurs de l’époque, le groupe d’anciens élèves a voulu laisser ce précieux témoignage écrit :

« En fin d’après-midi, le 3 septembre 2025, nous nous sommes retrouvés (les garçons et les filles de la promotion du début des années 80) dans notre école, l’Istituto Immacolata Pavone, pour vivre ensemble un moment de convivialité et surtout pour nous retrouver.

Qualifier ces heures d’intenses et émouvantes est peut-être réducteur ; il n’est jamais facile de décrire certaines émotions, les rires et surtout les souvenirs qui refont surface ici et là comme les jets d’une fontaine. La fontaine est notre enfance commune et les jets sont le symbole de la personnalité de chacun d’entre nous.

Certains ont gravé dans leur mémoire un souvenir, d’autres un autre ; certains cachaient une pomme verte dans les poches de leur tablier noir et d’autres, au contraire, de la soupe ; certains étaient au premier rang parce qu’ils étaient « turbulents » et d’autres au dernier parce qu’ils étaient « intellos » et devaient rester derrière les autres ; les spectacles et les chants de Noël, le château comme royaume de la récréation, les « concours » de lecture, les interrogations quotidiennes pour tous les 31 (tous rigoureusement debout), les cahiers avec une couverture colorée pour chaque matière (rouge pour les mathématiques, jaune pour les sciences et bleu pour l’italien) ; la religieuse avec sa canne et son coton pour ne pas abîmer les cartes accrochées dans les salles de classe.

Ce sont là les innombrables jets colorés comme les couvertures des cahiers signés par la religieuse. La fontaine, notre enfance vécue entre les murs de notre école, notre Pavone. Notre Île au loin.

Beaucoup d’entre nous ont été des enfants perdus, mais jamais perdus pour toujours, car les religieuses veillaient sur nous. Oui, les religieuses de notre école. Lors des discussions d’hier soir, de nombreux noms ont été évoqués et, au moment du souvenir, les visages ont également refait surface. Surtout celui de notre religieuse, sœur Maria Clotilde. Il semblait qu’elle était revenue hier soir avec nous, avec notre institutrice Pina et la lumineuse et joyeuse sœur Alessandra. Mais, en réalité, sœur Maria Clotilde n’est jamais partie pour toujours pour aucun d’entre nous, car le plus grand cadeau qu’un enseignant puisse faire à ses enfants est de leur apprendre à lire et à écrire. Le plus grand cadeau après celui de la vie.

Le Pavone nous a enseigné tout cela à travers notre sœur et notre enseignante (la mythique Pina).

Une dette de reconnaissance qui ne pourra jamais être remboursée. Les sœurs du Pavone nous ont également enseigné avec une patience infinie à faire le signe de croix, à prier, à nous confesser, en nous expliquant l’importance de la foi dans nos vies. Surtout à prier comme un moment de partage, à parler avec le Seigneur comme un dialogue personnel. Elles nous ont accueillis pendant cinq merveilleuses années à bras ouverts, elles nous ont appris à marcher en tenant la main d’un camarade, tous en file, entre chuchotements et rires dispersés dans le ciel. Elles nous ont accompagnés vers l’âge adulte. Elles nous ont permis de grandir.

Ces adultes, ces hommes et ces femmes, hier, le 3 septembre 2025, sont retournés dans leur école et ont retrouvé les bras ouverts pour les accueillir tous.

Merci !

Vos garçons et vos filles